Solo
GOLDEN DREAMS
Scriabine et Chopin
Après une incursion dans le monde des Préludes de Rachmaninov, Fanny Azzuro propose un voyage dans le coeur du romantisme en restant dans cet univers de pièces brèves avec les 24 Préludes de Chopin et, dans le style « Chopin russe », avec les 24 Préludes op. 11 de Scriabine qui sont un hommage vibrant à Frédéric Chopin. Il s’inspire en effet dans ce cycle de l’op. 28 de Chopin : la structure suit celle de Chopin, un cercle de quintes ascendantes où chaque tonalité majeure est suivie de son relatif mineur. Contrairement à Chopin, Scriabine subdivise cependant son cycle en 4 cahiers de 6 préludes chacun et y grave sa palette personnelle.
SCRIABINE
24 Préludes op. 11
CHOPIN
24 Préludes
LES PAYSAGES DE L’ÂME
24 Préludes de Rachmaninov
Prélude, op. 3 n°2 (1892)
10 Préludes, op. 23 (1901-1903)
13 Préludes, op. 32 (1910)
Toujours je languis de désir,
Toujours mon âme vole vers toi,
Dans la pénombre du souvenir,
C’est ton image que je vois…
Ta chère image, inoubliée,
Partout, sans cesse, elle me suit,
Inaccessible, inaltérée,
Comme une étoile dans la nuit…
1848-1849
Fiodor Tiouttchev
« Chaque note est importante, mais il y a quelque chose d’aussi important que les notes, c’est l’âme, l’extraordinairement précieuse étincelle. L’âme est à la source des expressions les plus élevées de la musique » Sergueï Rachmaninov
Le temps court, un moment où l’on vit l’instant présent intensément, où finalement le « prélude » initialement prévu pour être joué avant une pièce plus conséquente devient lui-même le centre de l’attention, plus que des « préludes », ce sont à la fois des études virtuoses (Prélude op. 32 n°4,
n°13), des romances douces (op. 32 n°5, 11, op. 23 n°6), des nocturnes (op. 23 n°10), des récits au discours magique et poignant, tragique et à l’évocation romantique intacte. Bien évidemment, Rachmaninov s’est inspiré du génie de Chopin, de ses 24 Préludes (pensons à ses Variations sur un thème de Chopin op. 22, opus qui précède le livre des Préludes op. 23). Rachmaninov conçoit lui aussi, sans logique, l’utilisation de toutes les tonalités mineures et majeures : en effet nous passons d’un épisode dramatique, véritables cloches qui explosent (op. 3 n°2) à la douceur infinie de certains préludes (op. 32 n°5), entre onirisme et passion, le voyage en Russie post-romantique est assuré.
DE CHOPIN A GERSHWIN
Gershwin Rhapsody in Blue
Chopin 4ème Ballade
Rachmaninov Préludes (op. 32)
Ce n’est pas un hasard si ce programme réuni ces trois compositeurs du XIXe et XXe siècle.
12 février 1924 : Aeolian Hall, centre de Manhattan à New York, le clarinettiste Ross Gorman attaque le fameux glissando de la Rhapsody in Blue. Toute la salle est sous le charme, et quelle salle. Les violonistes Kreisler, Heifetz, les pianistes Rachmaninov et Godowsky…
Le triomphe est impressionnant. Tout le monde se met debout pour applaudir. Pour Toscanini, « Gershwin est le seul véritable compositeur américain. »
Et Rachmaninov, lui, est-il plus russe qu’américain ? C’est à se demander l’influence de toutes ses rencontres à New York. Mais il est souvent nostalgique de sa terre, son âme est restée en Russie, il est souvent sombre et malheureux. Ses Préludes op. 32 si percutants et envoûtants, véritables hymne à la nature russe, il les a composés entre deux voyages à Ivanovka en 1910, au calme, à la suite de son oeuvre lithurgique Saint Jean Chrysostome op. 31.
Ils vénéraient tous les deux, aussi bien Gershwin que Rachmaninov, Anton Rubinstein : « chacune de ses paroles était de l’or pur » disait Rachmaninov.
Un jour qu’il se balade dans la 125e, du côté de Harlem, le jeune Gershwin entend, jouée sur un piano mécanique, la Mélodie en fa d’Anton Rubinstein: «Je suis resté figé, racontera-t-il plus tard. À partir de ce jour, je ne pus entendre cette mélodie sans revoir cette scène, moi sur le trottoir, debout, nu-pieds, en salopette, écoutant avec avidité.» La musique vient de s’engouffrer en lui.
On parle de Préludes de Rachmaninov, et bien sûr, c’est un hommage vibrant à son compositeur fétiche, qu’il mettait sur un piedéstal : Chopin. Rachmaninov partageait l’avis de son ami pianiste Rubinstein : « Chaque note de Chopin est d’or pur ».
La 4e Ballade est l’un des sommets de l’écriture harmonique chopinienne, et un des grands chefs-d’œuvre du répertoire pianistique romantique. Un programme varié qui nous fait voyager dans les ères romantique, post-romantique et jazzy !
RACHMANINOV : Etudes-Tableaux opus 33 et opus 39 (intégrale)
« Rachmaninov était plein d’une brûlante passion intérieure, c’était un homme très terrestre. Et sa musique invitait à plus d’humanisme, à la pureté de la pensée, toutes choses que l’on peut trouver dans chaque âme. Elle venait frapper à la porte des coeurs tout simples qui n’avaient pas encore eu le temps de se faner et ceux-ci lui répondaient. »
Bajanov
En 1911, soit un an après la composition des Préludes opus 32, Sergueï Rachmaninov inaugure une première série de pièces pour piano intitulée Etudes-Tableaux, opus 33. En 1917, il compose l’opus 39, oeuvre de la fin de sa période russe. 1917 : année charnière, Révolution de février, il sent que sa place n’est plus en Russie. Le 23 décembre 1917, lui et sa famille quittent la Russie pour toujours.
Morceaux d’une concision élégante et juste, les Etudes-tableaux sont d’un lyrisme en forme d’esquisses qui sont susceptibles de créer chez l’auditeur des images concrètes et des états d’âme au sentiment fort. A la fois musique sombre, agressive, ou bouleversantes, des harmonies inouïes se font entendre.
« Je suis un compositeur russe, ma patrie a laissé son empreinte sur ma personnalité, c’est une musique russe. »
Rachmaninov
SCHUMANN : LE ROUGE ET LE NOIR
Études symphoniques, op. 13
Scènes d’enfants, op. 15
Carnaval, op. 9
ou
Quatuor piano et cordes, op. 47 (avec le Quatuor Hermès)
ou
Quintette piano et cordes, op. 44 (avec le Quatuor Hermès)
Schumann, compositeur romantique par excellence, d’un caractère bipolaire – « Quoique déchiré aux racines mêmes de mon existence, il me faut créer tant qu’il fait jour », se positionne en compositeur passionné et déchiré. La passion, le rouge, le sang, l’amour, la chair, et d’un autre côté le caractère sombre, noir, dépressif et funeste. Mais c’est bien cette dépression qui sollicite sa création et son génie. Oeuvres géniales que sont les pièces pianistiques : Etudes Symphoniques, Carnaval, Scènes d’enfants, Quatuor.
1905 IMPRESSIONS
Ravel Miroirs
Debussy Images I
Albéniz Iberia III
Le programme Impressions 1905 réunit des oeuvres pianistiques du XXème siècle, composées vers 1905, de compositeurs liés au mouvement impressionniste en France: Debussy, Ravel, Albéniz. De la France à l’Espagne on se laisse bercer par ces Images debussystes et ces Miroirs ravéliens et par cette énergie et cette ardeur d’Isaac Albéniz venues d’Espagne. Le foisonnement d’images aquatiques (Reflets dans l’eau, Barque sur l’océan), l’évocation d’un lieu (El Albaicin, la Vallée des cloches) et de l’Espagne (Albéniz et Ravel avec l’Alborada) font l’unité de ce programme d’Impressions à la fois visuelles et spirituelles. Les Images résonnent avec les Miroirs et l’Iberia. Ces premières années du XXème siècle furent riches en renouvellement harmonique et en idées musicales d’impressions fugitives.
SCÈNES À FLEUR DE PEAU
Schumann et Rachmaninov
Entre romantisme et post-romantisme, ce programme fait la part belle à des musiques d’une sensibilité à fleur de peau, qui rappellent l’enfance (Schumann), la danse Follia (Variations Corelli de Rachmaninov), et l’univers chopinien romantique (Préludes de Rachmaninov).
Chacune des pièces a un univers bien défini, succession de pièces brèves, sortes de scènes de la nature, scènes poétiques, et scènes explosives, c’est un voyage à travers l’âme romantique et l’âme russe de Sergueï Rachmaninov.
SCHUMANN
13 scènes d’enfants op. 15
RACHMANINOV
20 variations sur un thème de Corelli op. 42
RACHMANINOV
Prélude op. 3 n° 2
Prélude op. 23 n° 4 et n°5
Prélude op. 32 n° 1, 2, 3, 4, 5, 12, 13
DE L’EXPRESSION DANS L’IMPRESSION
Debussy et Rachmaninov
Les Préludes opus 23 ont été composés entre 1901 et 1903. Rachmaninov n’était pas forcément touché par la musique de Debussy ; cependant, on remarque que, malgré son attirance naturelle pour la musique romantique de Chopin ou celle de Schumann, il a forcément été influencé par les compositeurs français vivant à la même époque.
Le domaine pictural, proche des impressionnistes (qu’ils le veuillent ou non), est également si cher au coeur de Rachmaninov, qui d’ailleurs affirme dans ses écrits s’être inspiré de tableaux. Pensons notamment au chef-d’oeuvre de L’Île des morts, et aux Études-Tableaux ! Et puis, le thème de la nature, celui des cloches et celui des paysages sont si chers à Debussy et à Rachmaninov. Certains préludes de Rachmaninov ont des traits « impressionnistes » tel que, par exemple, le Prélude op. 32 n° 5 si, par ce mot « impressionniste » on pense à une atmosphère plus englobée dans une pédale continue avec des mélanges d’harmonies et à un jeu de couleurs et d’impressions fugace. Dans le Prélude op. 32 n° 6, il s’agit plus d’un caractère chatoyant et fluide, un rêve évanescent…
Pour Debussy il s’agit aussi de rendre hommage à Chopin avec la composition de ses 24 Préludes, véritable invitation au voyage et à la rêverie, plus qu’une peinture descriptive. Debussy affirmait « Quand on n’a pas les moyens de se payer des voyages, il faut suppléer par l’imagination » ! Les titres indiqués en fin de morceau étaient choisis pour créer chez l’auditeur l’association d’images ou de sensations.
A travers deux mondes parallèles, une similitude ; celle de l’amour de l’art pictural et de l’inspiration qu’ils en tirent.
DEBUSSY Préludes (25’) 1909-1913
Danseuses de Delphes
Les collines d’Anacapri
Des pas sur la neige
La cathédrale engloutie
Bruyères
La terrasse des audiences au clair de lune
RACHMANINOV Préludes (35’) 1901-1903
10 Préludes Opus 23


Concerto
Bach / Concerto en ré mineur BWV 1052
Beethoven / Concerto n°1 op. 15, Concerto n°3 op. 37
Chopin / Concerto n°2 op. 21 en fa mineur
Debussy / Fantaisie pour piano et orchestre
Haydn / Concerto Hob. XVIII/11
Mozart / Concerto n°13 K. 415, Concerto n°21 K. 467
Prokofiev / Concerto n°3 op. 26
Rachmaninov / Concerto n°2 op. 18
Ravel / Concerto en sol majeur
Saint-Saëns / Concertos (5)
Schumann / Concerto en la mineur op. 54
C. Schumann / Concerto op. 7
REPERTOIRE ORIGINAL
Devreese / Concertos n°1, 2, 3, 4
Gershwin / Rhapsody in Blue
Kapustin / Concerto n°2 op. 14
Musique de chambre
DUO VIOLON, PIANO
Éclats
Avec Solenne Païdassi
Prokofiev Sonata n°1
Brahms Sonata n°1
Tribute to Rachmaninov
Avec David Haroutunian
Grieg Sonata n°3
Rachmaninoff Romance and Hungarian Dance, Preghiera Adagio sostenuto from 2nd piano concerto
Tchaikovsky “Souvenir d’un lieu cher” – Scherzo and Melody
Schubert/Liszt Vienna Evenings – Waltz-Caprice No. 6
Kreisler Liebesfreud – Liebesleid – Schoen Rosmarin
DUO VIOLONCELLE & PIANO
Esprit romantique
Avec Ophélie Gaillard, violoncelle
Schumann Adagio e Allegro, Fantasiestücke Op. 73
Chopin Sonata
Piazzolla Le Grand Tango
TRIO COR PIANO & VIOLON
France versus Germany
Avec Hervé Joulain & Deborah Nemtanu
Koechlin Four Little Pieces Op. 32 (trio)
Schumann Sonata No. 1 for violin and piano in A minor Op. 105
Brahms Trio for piano, violin and horn in E flat Major Op. 40
TRIO CLARINETTE VIOLON & PIANO
Contrasts
Avec Pierre Génisson, clarinette & Solenne Païdassi, violon
Khatchaturian Trio
Milhaud Suite, Scaramouche
Finzi Crossing the line
Bartòk Contrasts Sz. 111
Stravinsky L’histoire du soldat
Avec les Quatuor Voce, Quatuor Hermès, Quatuor Talich, Quatuor Tchalik, Quatuor Van Kuijk, Quatuor Hanson, Quatuor Girard
Brahms – Schumann – Franck – Fauré 1 – Saint-Saëns – Concert Chausson


Projets spéciaux
Piano et Quintette à cordes
BEETHOVEN
Concerto n°1 (Arr. Lachner)
BACH
Concerto en ré mineur BWV 1052
CHOPIN
2ème Concerto
LA NUIT
Duo avec Brigitte Fossey, récitante
La nuit est l’un des thèmes les plus forts du romantisme. En effet, cette fascination de la nuit est liée à cet amour du mystère et du rêve. La nuit, toutes les visions irréelles peuvent s’imposer en oubliant tous les maux du jour. En atteste la série des Nuits de Musset. La nuit peut aussi être associée à un symbole du déclin de la vie humaine. Dans ce cas, le crépuscule représente les derniers soupirs de l’existence. C’est cela que décrit Victor Hugo dans Soleils couchants. C’est aussi cette beauté nostalgique que Baudelaire nous fera ressentir dans son poème Recueillement. De nombreux compositeurs du XIXe se sont intéressés à ce thème de la nuit, notamment Schumann avec ses Nachstücke, et certaines pièces des Kinderszenen, Chopin et ses Nocturnes, Clara Schumann avec ses Soirées musicales. Un monde nocturne si étincelant et touchant.
Robert Schumann Nachstücke op. 23, Einfach, Scènes d’enfants op. 15, Rêverie, Au coin du feu, L’enfant s’endort, Le poète parle
Clara Schumann Soirées musicales op. 6, No.2 Notturno
Brahms Klavierstücke op. 118, No.2 Intermezzo
Chopin Nocturnes No.2 op. 9, No.1 op. 27, Etude, 4e ballade
Textes et poèmes de Musset, Baudelaire, Novalis, Rilke, Valery, Lamartine, Cocteau…
Musset : Poème extrait de la Nuit de mai, La ballade à la Lune
Baudelaire : Harmonie du soir
Novalis : extrait des Nuits
Rilke
Poème de Valery Les Pas
Le Lac de Lamartine
Poème de Cocteau sur le rêve de l’autre, la nuit…